Depuis plus de 20 ans dans la communication par l’image en tant que Directeur Artistique et Directeur de Création, Giovanni Riva révèle une selection inédite de créations personnelles. Il propose aussi un travail unique de reprise de ses propres oeuvres. Tout au long de sa carrière, il a gardé un nombre important de cahiers de croquis, de travaux, d’images. Aujourd’hui, il se replonge dans ces réalisations en reprenant ses propres oeuvres et en les reproduisant sur toile. La démarche est particulière et sied bien au personnage, qui a appris le métier face à une feuille, équipé uniquement d’une mine de plomb. Embarqué dans l’évolution du numérique de la fin des années 80, il s’approprie les nouvelles technologies pour diversifier sa création. Régulièrement, son travail est d’ailleurs le reflet de ce parcours. Utilisant différents supports et techniques, ses oeuvres sont à la fois physiques et pourtant numériques au final. Aujourd’hui cette réappropriation est une nouvelle étape dans son parcours. Ce qui caractérise ce procédé est sans doute l’interdiction qu’il se donne de repenser son travail passé. Il ne s’agit donc pas d’une mise à jour mais réellement d’une mise au jour. Cela le plonge dans ses oeuvres et redonne à son parcours une toute nouvelle dimension. Par ailleurs, cela permet de souligner le talent de Riva qui va reprendre des travaux aux techniques mixtes pour les reproduire uniquement à l’acrylique. La réflexion, qui est un sujet cher à l’artiste, est ainsi tangible dans le procédé même. Il s’agit de copier à la lettre une oeuvre numérique pour la faire exister par un autre procédé et dans un autre format (L100 x H150 cm). C’est également une manière de s’opposer à une société du «toujours nouveau», une société de l’éphémère. Ce qui a été, est encore. Riva ne s’aventure pas souvent à expliquer son travail en détail, il ne s’agit pas pour lui de toujours donner du sens, même si différents éléments sont récurrents. Il est souvent question de réflexion, de processus de pensée mais aussi d’appréhension du monde et d’ingénierie. Par ailleurs, l’Homme est régulièrement au coeur de l’oeuvre, qui a ainsi une dimension philosophique évidente. Loin des discours sur l’esthétique, il s’agit plutôt d’un travail qui tente de cerner l’Homme et l’humanité, un travail qui s’approprie la fameuse affirmation socratique: «connais-toi toi-même». Yves Bulundwe
